Jommeke est un garçon d’une dizaine d’années aux cheveux de paille, représenté ici avec son ami Filiberke accroché à des ballons colorés, ses copines Annemieke et Rozemieke et le Professeur Gobelijn à l’avant-plan.
Jommeke aide des personnes en détresse dans diverses villes et communes belges et européennes, voire dans des pays lointains, réels ou imaginaires, ou tout simplement dans son village fictif « Zonnedorp ». Les protagonistes ont tous un animal de compagnie, qui participe aux aventures rocambolesques des héros de la série. On remarque ainsi la présence sur la fresque du chien de Filiberke (Pekkie), du perroquet de Jommeke (Flip) et du singe des jumelles (Choco). La série créée par en 1955 dans le magazine Kerkelijk leven s’adresse aux enfants de 7 à 12 ans et continue de connaître, avec plus de 300 albums en 2021, un énorme succès en Belgique néerlandophone.
Mais c’est également une bande dessinée critiquée pour les représentations sexistes qui y sont véhiculées. Certains personnages féminins sont décrits comme étant faibles, passifs et maternants. Quand elles ne sont pas cantonnées au foyer, les femmes exercent des métiers où elles sont au service des autres. Les personnages masculins de la série se moquent régulièrement des femmes ou les accusent d’être la cause de leurs échecs.
Depuis sa création, Jommeke a évolué. Dans les nouvelles éditions des anciens albums, des objets comme une antenne de télévision ou une bouteille d’eau bénite sont enlevés par exemple. Le langage est modernisé, les francs sont remplacés par des euros, d’autres blagues sont ajoutées… Les histoires de Jommeke sont révisées et actualisées tant sur le fond que sur la forme, mais les stéréotypes sexistes subsistent.
Dans les albums récents, quelques réflexions légèrement plus engagées sont présentes. Par exemple, la maman du héros oblige son mari et son fils à l’aider à faire le ménage, ou les jumelles, n’ayant pas sursauté à une blague de Jommeke, lui répondent « Nous sommes des filles, nous n’avons peur de rien ». Des personnages féminins avec un caractère affirmé sont également introduits pour trouver un équilibre avec les portraits de femmes vulnérables. Mais ces représentations tombent finalement dans un autre stéréotype sexiste : celui de la femme autoritaire, voire castratrice. Sur cette fresque, les seuls personnages féminins sont les jumelles, qui regardent passivement les garçons jouer.