Parchis
Rue Verhoeven 2, 1020 Bruxelles, Belgium
Cette fresque porte le nom de ‘Parchis’, un jeu de plateau d’origine indienne parfois surnommé “Les petits chevaux” qui est très populaire en Espagne, au Maroc et… dans les salons de thé de Laeken !
La fresque a été demandée par l’association Parckfarm, un collectif citoyen qui a comme objectif de revitaliser le quartier de Tour & Taxis autour d’une serre et d’espaces verts. Fédérant et promouvant les initiatives locales grâce à des activités agricoles, sociales, éducatives et écologiques, Parckfarm porte une attention particulière à l’inclusivité des riverains, à la consultation populaire, à l’alimentation durable et saine ainsi qu’aux projets artistiques. Elle permet ainsi aux riverains de se réapproprier ces terrains.
Après avoir été laissés à l’abandon de nombreuses années, le site de Tour & Taxis et ses alentours ont été réinvestis par diverses implantations privées, non sans engendrer des polémiques suite aux frontières socio-économiques tangibles, entre un pôle de luxe éloigné des réalités multiculturelles du quartier et un pôle plus populaire.
Concrétisant le souhait de l’association de riverains, la Ville de Bruxelles a commandé une fresque à l’illustrateur gantois Peter Willems qui devait représenter le parchis, “le jeu préféré des Laekenois”, ainsi que l’ambiance typique de la commune. Ce jeu a été choisi car il consiste à sortir ses chevaux de leur case pour les amener au centre du plateau. Il s’agit d’une invitation aux riverains à sortir de leur maison pour aller à la rencontre des habitants de leur quartier, en traversant les rues et les ponts pour créer du lien social.
Certains stéréotypes de genre sont également représentés sur cette fresque. Les sept personnages féminins (sur 21 au total) se trouvent à la maison, avec un enfant ou dans un bosquet avec un homme. Ce qui renvoie aux rôles stéréotypés de la femme assignée au foyer et à la maternité, ou de celle qui entretient une relation amoureuse avec un homme. Aucune femme ne joue ici au parchis ni n’occupe l’espace public pour son propre loisir, laissant induire que ce jeu, et l’espace public plus généralement, sont réservés aux hommes.
Peter Willems a réalisé le croquis digital de cette fresque en se basant sur un premier dessin commandé en 2014 par la graphiste Ruth Plaizier. Rappelant le travail de l’illustrateur courtraisien Ever Meulen, le style géométrique du dessin s’inspire des influences du cubisme et du modernisme, des courants artistiques très répandus au XXe siècle. Pour cette fresque, l’illustrateur enlèvera de son croquis initial les avions survolant le quartier, le dépôt d’immondices ainsi qu’une femme portant le hijab.
Réalisée en 2016, cette fresque a la particularité de ne pas avoir été peinte directement sur le mur. Il s’agit d’une illustration imprimée sur une bâche qui a ensuite été tendue. Il était manifestement compliqué de prévoir un travail de peinture à cet endroit, en raison des difficultés d’accès et du budget que cela nécessitait.
Note : Lucie Duray est remerciée pour ses apports à la rédaction de cette notice.
Scénariste / Dessinateur : Peter Willems
Création originale de Peter Willems