Les aventures de Blake & Mortimer

Rue du Temple 6, 1000 Bruxelles, Belgium

Les aventures de Blake & Mortimer

Rue du Temple 6
1000 Bruxelles

lat : 50.8399177
lng : 4.3513691

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Creation Date

Author
Edgar P. Jacobs

Publishing house
Dargaud

Area
60 m²

Maker
Atelier 30

 

Ce grand “mµ” jaune est le signe d’un mystérieux criminel qui sème la terreur à Londres et que le Colonel Francis Blake accompagné du physicien Philip Mortimer tentent d’arrêter. Cette fresque représente la couverture de l’album La Marque jaune (1956), une intrigue parue dès 1953 dans le journal Tintin.

L’auteur bruxellois Edgar P. Jacobs a d’abord entamé une carrière à l’opéra avant de se lancer dans le dessin pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, il rencontre Hergé qui l’engage comme coloriste sur plusieurs histoires de Tintin.

En 1946, il lance Blake et Mortimer dans le journal Tintin et publie ensuite 10 tomes en 27 ans. Il signe également une autobiographie en 1981 sous le titre Un opéra de papier. Les mémoires de Blake et Mortimer.

Cette série destinée au public jeunesse aborde des sujets extrêmement sérieux pour ce type de réalisation et est à peu près exempte d’humour. Pour autant, ses publications sont étroitement surveillées à l’époque. Lorsqu’Edgar P. Jacobs insère la couverture d’un numéro du feuilleton Illustrated représentant la ballerine Violetta Elvin assise sur un coffre, l’image choque certains parents de lecteurs qui y voient un magazine réservé aux adultes. La ballerine est retirée de l’album qui paraît en 1956, mais le dessin original est réhabilité dans les rééditions postérieures :

“Un ensemble de préjugés, d’obscurs complexes sévissait tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du journal Tintin”, a déclaré Edgar P. Jacobs en 1984. Mais l’auteur affirme lui-même dans son autobiographie, qu’il couvrait déjà d’un coup de pinceau les personnages féminins un peu trop dévêtus dès 1942. De ce contexte social patriarcal, a émané une loi en 1949 en France sur les publications destinées à la jeunesse qui permettait de censurer, a posteriori, des bandes dessinées qui « démoralisaient » les jeunes lecteurs. Une Commission de surveillance et de contrôle a été mise en place pour veiller au respect de cette loi. Par crainte de la censure, les éditeurs belges (visant le marché français et imprégnés d’un certain conservatisme catholique) ont contribué à la sous-représentation voire à la disparition totale des personnages féminins, bien qu’il ne fût pas interdit de représenter des femmes. Edgar P. Jacobs avait représenté des femmes de caractères dès 1942 et 1943 dans Flash Gordon et Le Rayon “U”, mais il finit par y renoncer presque totalement.

La couverture de La Marque Jaune proposée par Edgar P. Jacobs pour le journal Tintin a également été jugée trop impressionnante par Hergé, directeur artistique du journal, qui a notamment fait retirer l’arme du colonel (mais pas celle du physicien). Ces mêmes armes seront complètement retirées de la couverture de l’album à sa réédition en 1987.

[https://tintinomania.com/tintin-herge-couverture-jacobs]

D’abord installée en 1997 rue d’Anderlecht, puis dans la rue du Houblon en 2005, la fresque a finalement été réalisée ici en 2021 pour les 75 ans de Blake et Mortimer. A cette même occasion, un documentaire a été diffusé par les éditions Dargaud : https://youtu.be/-iUojtvvhcI

  • 1997-2003 : rue d’Anderlecht (risque d’écroulement, mur abattu) (art mural) ;
  • 2005-2019 : rue du Houblon, sur un des murs de la biscuiterie maison Dandoy (construction d’un immeuble à studios pour étudiants) (art mural) ;
  • 2021 : rue du Temple (Atelier 30), près de la maison natale de l’auteur située rue Ernest Allard

 

Scénariste : Edgar P. Jacobs (1904-1987)

Dessinateur : Edgar P. Jacobs (1904-1987)

Maison d’édition : Le Lombard, Dargaud

Année de création de Blake & Mortimer : 1946

Case extraite de l’album La marque jaune (1956)