Astérix le Gaulois

Rue de la Buanderie 33, 1000 Bruxelles, Belgium

Astérix le Gaulois

Rue de la Buanderie 33
1000 Bruxelles

lat : 50.8469904
lng : 4.3416703

GO

Creation Date

Authors
René Goscinny, Albert Uderzo

Publishing house
Albert René

Area
145 m²

Maker
Art Mural

 

Ce camp romain ne résistera pas longtemps à l’attaque des Gaulois… Ils ont bu la potion magique du druide Panoramix qui décuple leur force (sauf Obélix, qui ne peut plus en boire depuis qu’il est tombé dedans étant petit).

Les Français René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin) se sont rencontrés à Bruxelles en 1950. Après quelques projets, ils imaginent un petit village dans l’actuelle Bretagne en 50 av. J-C qui résiste à l’envahisseur romain. Le 29 octobre 1959, Astérix et Obélix paraît dans le premier numéro du journal français Pilote. Alors que les esprits sont encore marqués par la Seconde Guerre mondiale, ce petit village qui combat l’empire et qui n’aspire qu’à vivre paisiblement trouve un écho auprès des lecteurs.

On y suit Astérix et Obélix, régulièrement amenés à parcourir l’Europe. Utilisant la Gaule romaine comme contexte, les auteurs présentent de nombreuses références historiques sans chercher à reproduire fidèlement le passé, multipliant ainsi les anachronismes. On citera par exemple que les casques gaulois n’étaient pas ailés, leurs huttes n’avaient pas de cheminées, les chefs n’étaient pas portés sur des boucliers… Et n’en déplaise à Obélix, les Gaulois n’ont jamais érigé de menhirs !

Dans cette série humoristique, les traditions sont moquées, caricaturant finalement la France des années 1960 et 1970. Pour l’auteur Christian Amalvi, le mythe de Vercingétorix qui mène la résistance des peuples gaulois contre Jules César est ici largement mobilisé, un imaginaire collectif diffusé au XIXe et au XXe siècle pour attiser le sentiment d’identité nationale des Français[1].

 

Dès 1975, René Goscinny est critiqué sur les personnages féminins de la série. Dans l’émission télévisée Aujourd’hui Madame, certaines lectrices interpellent directement l’auteur : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1975-asterix-et-les-femmes

Pratiquement absentes dans les premiers albums, les femmes font leur apparition avec Cléopâtre (1965) et Falbala (1966). Mais il faudra attendre 1974 pour qu’elles soient représentées dans le village et qu’elles participent au traditionnel banquet final. La plupart des personnages féminins sont alors des mégères à la recherche de ragots. Pour la chercheuse Marie-Christine Lipani-Vaissade, les femmes sont largement sous-représentées dans la série et évoluent dans des sphères stéréotypées. Elles ne sortent pratiquement jamais du village, contrairement aux hommes qui partent régulièrement à l’aventure (à l’image de cette fresque), même s’ils sont également stéréotypés et tournés en ridicule[2].

En 2022, la série comptabilise 385 millions d’albums vendus en 111 langues et dialectes, cinq adaptations cinématographiques, un dessin animé et même un parc d’attractions en France.

Pour les 60 ans de carrière d’Uderzo, cette fresque a été inaugurée et un village gaulois a été monté sur la Grand-Place. Un menhir de trois tonnes a été offert par la ville wallonne de Lessines, mais s’est lourdement écrasé sur la Grand Place lors de son placement (brisant quelques pavés au passage)…

https://youtu.be/eBQRm4d6iu8

[1] AMALVI Christian (1984) De Vercingétorix à Astérix, de la Gaule à De Gaulle, ou les métamorphoses idéologiques et culturelles de nos origines nationales. In: Dialogues d’histoire ancienne, vol. 10, pp. 285-318. https://doi.org/10.3406/dha.1984.1629

[2] LIPANI-VAISSADE, Marie-Christine (2011) Les femmes dans Astérix : uniquement des emmerdeuses ? In : Le tour du monde d’Astérix. Paris : Presses Sorbonne Nouvelle. http://books.openedition.org/psn/7005

 

Scénariste : René Goscinny (1926-1977)

Dessinateur : Albert Uderzo (1927-2020)

Maison d’édition : Dargaud, Hachette, Albert René

Année de création d’Astérix : 1959

Création originale d’Uderzo basée sur l’album Astérix en Corse (1973)