Passe-moi l’ciel

Rue des Minimes 93, 1000 Brussels, Belgium

Passe-moi l’ciel

Rue des Minimes 93
1000 Bruxelles

lat : 50.8384745
lng : 4.3522999

GO

Creation Date

Authors
Stuf, Janry

Publishing house
Dupuis

Area
28 m²

Maker
Art Mural

 

Cette fresque intitulée « Passe-moi l’ciel » a été réalisée en 2002 par Jean-Richard Geurts, alias Janry (Cubitus, Léonard, Spirou et Fantasio Le Petit Spirou) et Stéphane De Becker, alias Stuf. A l’origine, le duo d’amis imagine un petit jeu dans le journal de Spirou en 1988 intitulé « Jeux d’enfer ». L’objectif est de répondre correctement à la question posée par Saint-Pierre afin d’accéder au paradis, sous peine de finir en enfer. A partir de 1990, le jeu devient un gag régulier publié sous le titre « Passe-moi l’ciel ». En 1999, un premier album est publié par Dupuis et sera suivi par six autres tomes.

Saint-Pierre, qui est représenté sur cette fresque avec une chemise jaune, est le portier du paradis. Il se trouve sur un nuage à l’entrée du ciel avec un bureau et un ordinateur. Il accueille les morts et vérifie leur profil sur sa base de données afin de décider s’ils peuvent accéder au paradis ou s’il les envoie en enfer, chez son collègue Lucifer. La journée de travail de Saint-Pierre est banale ; il se plaint de son travail et est impatient de finir sa journée pour aller jouer au billard avec ses amis. La série humoristique se moque naïvement de Saint-Pierre et des codes catholiques.

Pour réaliser cette fresque en 2002, la Ville de Bruxelles a demandé à Stuf et Janry d’incorporer leur dessin dans l’environnement urbain bruxellois. Située à quelques mètres du Palais de Justice, les auteurs construisent un dessin représentant le monde de la justice tourné en dérision. Tous les personnages semblent sous l’emprise d’une drogue, un prisonnier est représenté au paradis, un avocat erre dans le vide, et deux policiers surveillent le seul personnage de couleur et la seule femme (représentée presque nue) de la fresque, tandis que Saint-Pierre cultive du Cannabis. Lucifer, quant à lui, est justement en train de rôtir du poulet. L’ensemble de cette fresque propose un tableau de la justice et de ses acteurs décalé et absurde.

Lors de l’inauguration de cette fresque, la représentation d’une femme presque nue a été mal accueillie par les riverains de la rue des Minimes, particulièrement par la direction de l’Athénée Robert Catteau situé à quelques mètres. Philippe Decloux, l’échevin en charge du Parcours BD à cette époque, se souvient qu’une petite manifestation a même été organisée pour demander le retrait ou la modification du dessin, en vain. Près de 20 ans plus tard, la fresque « Passe-moi l’ciel » fait à nouveau l’objet de contestation, notamment par la Collective Noms Peut-Être. Ce collectif milite pour une plus large et une meilleure représentation des femmes dans l’espace public à Bruxelles. En janvier 2021, elles sont interviewées par un média féministe, « Les Grenades », pour dénoncer les représentations sexistes véhiculées par le Parcours BD, et notamment par cette fresque « Passe-moi l’ciel ». Elles demandent ainsi la suppression de cette fresque, et son remplacement par une œuvre d’une autrice représentant des personnages féminins : https://fb.watch/iflVM3kRuV/

 

Scénariste : Janry (1957-)

Dessinateur : Stuf (1959-2015)

Maison d’édition : Dupuis

Année de création de Passe-moi l’ciel : 1988

Création originale de Stuf et Janry