Le Grand Vide

Rue Franklin 99, 1000 Bruxelles, Belgique

Le Grand Vide

Rue Franklin 99
1000 Bruxelles

lat : 50.8457324
lng : 4.3881977

GO

Creation Date

Author
Léa Murawiec

Publishing house
Editions 2024

Area
35 m²

Maker
L'Atelier 30

 

La 72ème fresque du Parcours BD est intitulée « Le grand vide » en référence au roman éponyme de la graphiste et autrice française Léa Murawiec (2021). Dans cette mégalopole fictive, la survie des êtres vivants dépend de leur renommée. Lorsque d’autres pensent à vous, votre espérance de vie augmente. Mais si vous tombez dans l’oubli, vous êtes en danger de mort. C’est ce qui guette l’héroïne, Manel Naher, lorsqu’elle découvre qu’une autre personne porte exactement le même nom qu’elle. Or, cette autre Manel Naher devient célèbre, entraînant l’héroïne dans un dangereux anonymat. Pour se sauver, elle se tourne vers le grand vide, cet espace qui entoure la mégalopole et d’où personne n’est jamais revenu.

Parfois comparée à la série Black Mirrors, « Le grand vide » est perçue comme une dystopie sur les réseaux sociaux et les médias de notre société. Pourtant, l’autrice n’a pas souhaité dénoncer les réseaux sociaux, la technologie est d’ailleurs pratiquement absente de l’histoire, mais s’est plutôt intéressée à la mémoire, l’existence à travers le regard des autres, au sens (de la vie, mais également au sens directionnel) et au vide. Les cases sont ainsi parfois saturées par opposition à ce vide, tandis que les silhouettes étirées accentuent les perspectives et transmettent une sensation de vertige.

Les décors sont constitués d’immeubles et d’imposants bâtiments qui ont été dessinés par l’autrice en 2017 lors d’un Inktober (un jeu consistant à réaliser un dessin par jour durant tout le mois d’octobre). Sur cette fresque aussi, l’autrice joue avec les murs imbriqués pour proposer une fresque foisonnante illustrant la vie de quartiers entre voisins et rappelant le confinement lors de la pandémie de COVID-19, lorsque les habitants communiquaient depuis leurs fenêtres. La convivialité et le vivre-ensemble sont des thématiques suggérées à l’autrice par les riverains de la rue Franklin à l’occasion d’une consultation citoyenne organisée par la Ville de Bruxelles.

Les couleurs de la fresque représentent les techniques de l’autrice, qui privilégie l’encre de Chine et quelques touches de couleur bleu, orange et marron. Les ombres blanches sur la fresque rappellent cette encre et ses légères traces de dilution et d’étalement.

Inspirée de ses lectures fantastiques, de mangas et de bandes dessinées alternatives, « Le grand vide » est le premier roman graphique de Léa Murawiec. L’autrice y a mobilisé sa passion pour la calligraphie à travers l’écriture de nombreux noms tout au long de l’album et en rédigeant tous les textes à la main sur les planches. Depuis lors, elle a publié « Semi Science-Fiction » (2023) aux éditions Flutiste.

En découvrant sa fresque au moment de l’inauguration le 6 juin 2024, l’autrice française se souvient s’être rendue dans cette rue avec ses parents lorsqu’elle avait 11 ans, un hasard qu’elle prend comme un clin d’œil. Il s’agit également de la première fresque du Parcours BD dans le quartier européen de Bruxelles.

“La Ville de Bruxelles m’a commandé une fresque dans l’univers de ma Bande dessinée Le Grand Vide pour le Quartier Européen à Bruxelles. Je me suis amusée à jouer avec l’angle du mur pour donner une sensation de profondeur et de vertige aux immeubles que mon héroïne escalade, et qui rappelle certaines parties du quartier. J’ai d’abord travaillé à l’encre de chine, au pinceau et à la plume pour réaliser le dessin original, puis j’ai modifié les couleurs sur ordinateur pour les rapprocher de mon univers. Il s’agit d’une scène d’entraide et de bonne entente entre voisin.e.s, thèmes qui tiennent à cœur aux habitant.e.s du quartier.” Léa Murawiec, 2024.

Références

 

Scénariste : Léa Murawiec (1994-)

Dessinatrice : Léa Murawiec (1994-)

Maison d’édition : Editions 2024

Création original de Léa Murawiec